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LES FEMMES DU PÈRE LEFÈVRE.

sifflée à ses débuts ; restait la mère noble et un ou deux bouche-trous, affreusement laides, qu’on aurait peut-être. Mais ce n’était vraiment pas assez pour la consommation de deux cent cinquante Coqs. Il fallait donc renoncer à l’idée alléchante du bal. Trois heures du matin, maintenant ! il ne restait qu’une chose à faire : se retirer enfin chacun dans sa chambre garnie froide, se fourrer dans son lit solitaire et s’endormir sur un paragraphe de « Mourlon », pour se lever à midi le lendemain, déjeuner et recommencer à jouer la culotte. Plusieurs remettaient déjà leur pardessus avec découragement.

— Est-ce que je ne suis pas là, moi ! dit tout à coup M. Lefèvre avec bonhomie.

Et, se versant tranquillement de l’absinthe :

— Si vous voulez, papa Lefèvre vous en ira chercher, des femmes…

On le traita tout d’abord de vieux blagueur. Il ne lui manquait plus que de tenir cet article-là ! Fournisseur de femmes ! la bonne volonté, certes, pouvait ne pas lui manquer ; mais où se procurerait-il la marchandise ? Et il reçut même deux ou trois renfoncements dans les épaules. Mais lui, insensible aux voies de fait comme au lazzis de son état-major :

— Voyons ! mes enfants, soyons sérieux et soyons pratiques… Vous êtes, dites-vous, deux cent cinquante, en comptant ceux du Durand et des Quatre-Billards… Et vous parlez de mettre les souscriptions