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L’INFORTUNE DE MONSIEUR FRAQUE

sion grecque et les vers latins ! Le garnement fit même une proposition dérisoire.

Il était petit comme sa mère, alerte et souple comme le singe, dont il avait la grimaçante mobilité. Il regrettait de ne plus être comme autrefois, demi-pensionnaire, depuis que M. Menu, pour devenir le répétiteur de son fils, avait décidé que celui-ci suivrait seulement les classes. C’était si amusant les récréations dans la grande cour ombragée de platanes, autour du bassin, tous ensemble ; et les études elles-mêmes, avec les bons tours au pion, les conversations scabreuses chuchotées derrière des piles de dictionnaires, et les pipes fumées dans la profondeur des pupitres. Eudoxe affirma donc à ses parents que, si on le remettait en demi-pension, il pourrait encore obtenir le prix de gymnastique. Alors, madame Menu, qui n’avait pas encore ouvert la bouche, prit la parole à son tour.

Mieux que son mari, elle fit tout de suite entrevoir à Eudoxe l’importance et la grandeur des projets échafaudés sur un prochain couronnement en public. Elle était mère avant tout ! L’effort surhumain, le prodige de volonté, qu’elle venait demander à son fils, ce n’était après tout que dans le propre intérêt et pour l’avenir même de ce fils. Puis, quand elle eut épuisé les phrases, en femme pratique décidée à employer tous les moyens, et sachant bien par où prendre celui qui était sorti de ses entrailles, elle ajouta :