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L’INFORTUNE DE MONSIEUR FRAQUE

quiller les yeux : il ne découvrait pas un autre Firmin. Il flairait pourtant quelque nouvel ennemi, mystérieux et invisible.

Tout à coup, un soir, à l’évêché, M. Fraque, qui depuis l’inauguration de sa porcherie était resté en relation avec Mgr Matheron, apprit de Sa Grandeur qu’un jeune prêtre, M. de la Môle, venait de fonder sur un grand pied « l’Œuvre de la Sainte-Adolescence ».

Le petit abbé avait acheté et faisait bâtir.

— Où trouve-t-il tant d’argent, mon ex-secrétaire ? soupira Monseigneur, qui, lui, avait toutes les peines du monde à achever son Petit-Séminaire, commencé depuis onze ans.

Puis M. Fraque s’entendit crier dans l’oreille :

— C’est le directeur de Madame !…

Cette fois, le mari ne reçut pas le coup avec son beau flegme, avec sa vieille présence d’esprit. Son front se rembrunit visiblement ; il prit congé de Monseigneur trop vite. Une minute après, en redescendant le grand escalier d’honneur du palais épiscopal, M. Fraque tapait de la canne la rampe en marbre, et se disait tout haut à lui-même :

— J’aimais mieux le reste.