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02 L A B C DES DOUBLES Atin que bon œuvre se face. 6 10 Je n’y pense rien dire faulx, Dieu le me pardoint si je faulx. Ma plume resemble la faulx Qui par les prez trenche le faing, Et de labourer ne me faing 6i 5 Pour repaistre ceulx qui ont fain, En monstrant que le monde fine Et que sa gloire n’est pas fine, /. 3i Mais du tout subgecte a Fortune Qui n’est a foible ne a fort une, 620 Car autre chos e ne fait, fors Mètre au bas les riches et fors, Eslever pouvres jucq au feste Pour leur en faire maie feste. En ses promesses le fol lye 623 Et fait faire mainte folye ; Sur ung hault rocher elle fonde Sa maison affin qu’el ne fonde ; Mais onc arbaleste ne fonde Ne tourna si tost qu’elle fait. 63o Haulser, baisser, c’est tout son fait. Comme feu fait la cire fondre, Fortune fait haultesses fondre. Les faiz du monde ainsi se font ; C’est ung abisme, tout y font. 635 Sa gloire tient a foibles fîlz Dont Dieu nous dist : « Filles et rilz, « Desprisez le comme je fis ; « Tenez le chemin droit et fin M Et vous viendrez a bonne fin. » Ms. : 622 Esicuez. — 627 quelle. — Impy. : 609 bonne. — 622 Et leuer peines iusquau. — 635 a pou de filz.