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L’A B C DES DOUBLES

Volantiers pas vers chardon n’ail
Non fais je, voir vers chardonail.
Cil qui me done aus chardonaux
Poignant trueve com chardon aux.
Li chardonal tout eschardonent
Les eschars qui dons eschars donent ;
Maint prodome ont enchardoné.
Chardonal sont en char doné,
Por ce poignent come chardon
Touz cés qui donent eschar don[1].

Citons encore, en rimes « équivoquées », Le Dit de Gentillece[2], La Senefiance de l’ABC[3], Les 72 Biautés qui sont en dames[4], le Dit de la Vigne de Jean de Douai[5], le Dit de la Brebis desrobée[6], Les trois Mors et les trois Vis, de Nicole de Margival[7]. Les rimes « équivoquées » ne manquent pas dans le Tornoiement Antecrit d’Huon de Méri, dans les Coutumes de Normandie de Guillaume Chapu et dans les poésies de Baudouin de Condé.

On pourrait faire les mêmes constatations, mais beaucoup plus rares, chez les poètes du XIVe siècle. Jean de Condé et Watriquet de Couvin ont particulièrement cultivé la rime « équivoquée ».

  1. Paris, 1842, t. II, p. 321.
  2. Jubinal, Nouveau Recueil, Paris, 1842, t. II, p. 50-57.
  3. Jubinal, Nouveau Recueil, t. II, p. 275-290.
  4. Méon, Nouveau Recueil de fabliaux, Paris, 1823, t. I, p. 407-415.
  5. Dinaux, Les Trouvères de la Flandre et du Tournaisis, Paris, 1839, p. 263-269.
  6. Histoire littéraire de la France, t. XXIII, p. 259.
  7. Voyez d’autres poèmes sur le même sujet, en rimes « équivoquées », dans l’édition de M. A. de Montaiglon, L’Alphabet de la mort, de Hans Holbein, entouré de bordures du XVIe siècle et suivi d’anciens poèmes français sur le sujet des Trois Mors et des Trois Vis. Paris, 1856.