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L’A B C des doubles
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La forme de ce petit poème est plus intéressante que le fond.

On rencontre fréquemment dans la poésie du moyen âge des pièces de vers dont les strophes commencent par chacune des lettres de l’alphabet, depuis A jusqu’à Z : telles sont, par exemple, au XIIIe siècle, les prières à la Vierge intitulées L’A B C Nostre Dame et L’A B C Plante Folie, tel est à la fin du XVe siècle Le Congié pris du siècle séculier de Jacques de Bugnin. Mais, sauf erreur, aucun de ces poèmes ne présente la particularité de L’A B C des doubles : dans ce dernier, les vingt-trois lettres de l’alphabet ne se trouvent pas au commencement des vers ou des strophes ; ce sont les mots « équivoqués » eux-mêmes qui commencent tour à tour par A B C.

Par l’expression « des doubles », Guillaume Alexis veut parler de vers rimant deux par deux, ou, comme on disait alors, « de lignes coupletes ». Le mot d’ailleurs est à double entente. Aux vers 12 et 15, Guillaume Alexis parle des hommes « doubles », c’est-à-dire