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travailla uniquement à ce plan, allant presque tous les jours à la Bibliothèque impériale, plongé dans les livres de physiologie et d’histoire naturelle, prenant des notes. Le Traité de l’hérédité naturelle, du docteur Lucas, lui servit surtout. Enfin, les notes prises, le plan général de la série arrêté, l’arbre généalogique de la famille dressé, — ce même arbre généalogique, que, huit ans plus tard, il se décida à publier en tête d’Une page d’amour, et que la perspicacité de la critique courante prit pour une bonne farce inventée après coup, — il rédigea un projet de traité et porta le tout à l’éditeur Lacroix.

Les Rougon-Macquart, primitivement, dans sa pensée, ne devaient comprendre que douze romans. L’éditeur traita d’abord pour les quatre premiers. Le traité qui fut signé était assez compliqué.

Zola s’engageait à fournir deux romans par an, et, chaque mois, il touchait cinq cents francs chez M. Lacroix, — total six mille francs. Mais ces six mille francs ne représentaient nullement le prix des deux romans ; ils n’étaient qu’une avance faite à l’auteur par l’éditeur. Ce dernier devait rentrer dans son argent, en prélevant cette avance sur les sommes que rapportait la publication des œuvres dans les journaux. Quant aux droits d’auteur, lorsque les romans paraissaient ensuite en librairie, ils étaient fixés à huit sous par volume. Donc, après chaque roman, on établissait un compte ; M. Lacroix