d’Auteuil, où il déjeuna de temps à autre. Il les rencontrait aussi chez Michelet, où il allait quelquefois passer la soirée. Vint la houleuse première d’Henriette Maréchal, au Théâtre Français. Il va sans dire qu’il y eut son fauteuil d’orchestre, et qu’il fut un des plus chauds à soutenir la pièce contre les sifflets imbéciles de la cabale. Cette amitié ne s’est jamais refroidie depuis lors ; plus tard, quand il se fut lié avec Gustave Flaubert, elle devint de plus en plus étroite.
Pendant les années 1867 et 1868, il fréquenta aussi un salon artistique et littéraire, celui de madame Paul Meurice, où le peintre Manet l’avait introduit. Il s’y trouvait un peu dépaysé, au milieu des romantiques impénitents. Toute la graine du Parnasse, de ce Parnasse qui devait germer plus tard chez l’éditeur Alphonse Lamerre, se donnait rendez-vous dans ce salon. Parmi les invités, il remarquait parfois un jeune homme dont le profil maigre rappelait celui de Bonaparte à Brienne : c’était M. François Coppée, qui allait faire jouer le Passant. M. Paul Meurice était naturellement là, avec ses longs cheveux, boutonné dans une redingote qui lui donnait un air vague d’ecclésiastique. Enfin, au loin, invisible et présent, debout sur son rocher, n’y avait-il pas l’exilé, le souverain maître, le dieu : Victor Hugo ! Émile Zola, qui, tout en adorant Hugo, avait déjà des besoins d’indépendance, se sentait donc assez mal à l’aise, devant les rites de cette chapelle.