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C’est vers la fin de cette même année 1865, que le jeune auteur prit une résolution grave : lâcher son emploi, pour se consacrer tout entier à la littérature et ne plus vivre désormais que de sa plume. Il avait maintenant deux volumes publiés ; il commençait à placer ça et là de la copie, son nom ayant une petite notoriété naissante. D’un autre côté, un envoyé du parquet était venu chez Hachette demander des renseignements sur l’auteur de la Confession de Claude, dont certains détails réalistes avaient ému la pudeur du Procureur impérial. Zola, en novembre, crut devoir donner sa démission pour le 31 janvier de la nouvelle année, se réservant ainsi deux grands mois, pendant lesquels il chercherait une place dans le journalisme.

Donc, en six ans, de 1859 à 1865, celui qui avait eu des débuts si difficiles, celui qui, sa famille ruinée, son baccalauréat raté, s’était trouvé un moment sur le pavé de Paris, sans pain et sans espoir, celui-là, par sa volonté, par son intelligence et son travail méthodique, était parvenu à sortir de la misère noire. Et, maintenant, il n’avait plus qu’à se battre, car il entrait en plein champ de bataille.