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s’échappe de la librairie Hachette et court chez M. Hetzel, qui lui dit : « Votre volume est pris. Voici M. Lacroix, qui vous édite. Il va vous signer un traité. » L’affaire fut conclue séance tenante. Un traité, songez donc ! Est-on heureux, quand on signe ce premier traité ! Tient-on fièrement la plume, qui vous tremble un peu dans les doigts ! Quelques minutes après, Zola, essoufflé d’avoir couru, annonçait la grande nouvelle à sa mère. Cela se passait en juillet 1864. Le 24 octobre, parurent les Contes à Ninon, premier volume, que je n’ai pas à juger ici. Je ne donne que des faits.

Les Contes à Ninon publiés, Émile Zola continua pendant dix-huit mois sa double existence, employé le jour chez l’éditeur Hachette, consacrant ses soirées et son dimanche è des travaux littéraires, En 1865, il donna quelques articles au Petit Journal, deux ou trois courtes nouvelles à la Vie Parisienne, entre autres la Vierge au Cirage ; et dans le Salut public, de Lyon, il commença à faire paraître de grandes études littéraires et artistiques, qui furent réunies plus tard en volume sous le titre : Mes Haines. Enfin, toujours en 1865, il termina la Confession de Claude, dont le premier tiers avait été composé en 1862, dans l’intervalle de deux contes. La Confession de Claude parut en octobre 1865, juste un an après les Contes à Ninon, toujours chez Lacroix. Ce second volume rapporta quelques droits d’auteur, tandis que le premier avait été édité pour rien.