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eue depuis, remonte à 1862. Et, particularité curieuse, l’habitude de ce travail du soir était alors si forte, que le dimanche matin, lorsqu’il voulait profiter de sa liberté pour donner un coup de collier, il fermait d’abord les persiennes et allumait une bougie, ne pouvant travailler que dans cette nuit volontaire.

Au commencement de l’année 1864, Zola se trouva avoir la valeur d’un volume de nouvelles : premier résultat de son labeur quotidien. Ce volume, tout son bagage de prose, il s’enhardit à le présenter à un éditeur : pas à M. Hachette, cette fois, mais à M. Hetzel. Le manuscrit se composait des contes dont j’ai donné plus haut l’énumération, en les répartissant dans les divers logements où ils furent composés. De ces contes, certains étaient inédits, d’autres avaient été imprimés dans diverses publications : la Fée amoureuse, à Aix, en 1859, dans le journal « La Provence ; » Simplice et le Sang, dans la Revue du Mois, à Lille,, en 1863, Celle qui m’aime, s’était cassé le nez au Figaro hebdomadaire. Comment M. Hetzel allait-il accueillir ce volume de début ?

Je n’insiste pas sur les émotions du débutant, émotions par où il faut avoir passé pour les comprendre. Enfin, un jour, Zola trouve, en rentrant chez lui, deux lignes de M. Hetzel, un simple « Veuillez passer demain chez moi, à telle heure. » Ici se place une promenade pleine d’hypothèses fiévreuses dans le jardin du Luxembourg, et suivie d’une longue nuit d’insomnie. Le lendemain, le débutant