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les uns des autres, ces messieurs délibèrent. La délibération est longue. Les professeurs de sciences, encore émerveillés de la lucidité d’esprit, de la netteté de déduction du candidat, intercèdent pour lui, conjurent leur collègue de ne pas maintenir la note « nul » qui entraînait de plein droit l’ajournement. Mais leurs efforts furent vains : le professeur de belles lettres maintint la note. Que n’ai-je le temps, aujourd’hui, d’aller fouiller au fond des archives universitaires ! J’aurais voulu livrer au public le nom du héros qui, lui, tout seul, refusa au baccalauréat l’auteur des Rougon-Macquart, pour l’avoir trouvé « nul » en littérature.

Cet échec n’empêcha pas Zola d’aller, comme l’année précédente, passer de bonnes vacances dans le Midi. Huit jours après, en blouse et en gros souliers, le carnier sur l’épaule, il courait de nouveau dans les collines avec Baille et Cézanne, à huit cents kilomètres de Paris, à mille lieues de l’Université. Cependant, les vacances écoulées, l’idée lui vint de faire un nouvel effort, de rapporter de Provence ce malencontreux morceau de parchemin qu’il n’avait pu conquérir à Paris. Il prolongea donc son séjour de quelques semaines, travailla, et se représenta à la session de novembre, à Marseille. Cette fois, lui qui, à Paris, où les classes sont plus fortes, avait été reçu le second, à « l’écrit, » ne passa même pas la première épreuve. Décidément, c’était une fatalité : il ne serait jamais diplômé ! Pas plus