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loin de ses amis Baille et Cézanne, il ira vivre quelques semaines auprès d’eux, dans sa Provence regrettée. Il eut donc de belles vacances dans le Midi, deux mois de grand air, de liberté, avec les anciens camarades retrouvés. On renouvela toutes les anciennes parties. On se baigna encore dans l’Arc, on refit les ascensions de la colline Sainte-Victoire et du Pilon-du-Roi, on retourna aux Infernets, au « Barrage, » au pont de Roquefavour. On reprit les longues chasses pour rire, où l’on finissait par décharger son fusil sur un caillou jeté en l’air. Et les lectures en commun, les grandes discussions littéraires, esthétiques, les confidences, la communication des premières productions, recommencèrent. Cette fois, Émile avait à raconter à ses deux amis des rêves plus larges, des plans de grands poèmes, tout un ensemble encore vague et confus, à débrouiller, à réaliser.

Après ces vacances délicieuses, il revint à Paris, pour la rentrée, dans les premiers jours d’octobre. Mais, comme si Paris, décidément, ne devait pas lui réussir, à peine arrivé, il tomba gravement malade. Une fièvre muqueuse, très violente faillit l’emporter, et fut suivie d’une longue convalescence. Deux mois de retard pour entrer au lycée : ce qui ne devait pas contribuer à lui faire faire une bonne rhétorique.

La rhétorique de Zola à Saint-Louis ressembla absolument à sa seconde : même regret de la Provence, même dégoût du travail universitaire, mêmes