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toute seule pour Paris. Elle allait y jouer une dernière carte, solliciter pour ses procès l’appui des anciens protecteurs de son mari. Tout à coup, en février 1858, le fils reçoit une lettre de sa mère qui l’appelle. « La vie n’est plus tenable à Aix. Réalise les quatre meubles qui nous restent. Avec l’argent, tu auras toujours de quoi prendre ton billet de troisième et celui de ton grand-père. Dépêche-toi. Je t’attends. »

Après une grande excursion d’adieu, au Tholonet et au « barrage, » Zola, un soir, embrasse Cézanne et Baille. « Nous nous retrouverons tous les trois à Paris. » Et, léger d’argent et de bagage, incertain de l’avenir le cœur gros de quitter, peut-être pour toujours, sa chère Provence, cette banlieue d’Aix, dont il connaît les moindres recoins et dont il emporte en lui, comme une bonne odeur fraîche, un enivrement d’adolescence au grand air, le voilà en route pour la grande ville.