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« Qu’importe l’inconnu ! qu’importe le néant !
Si l’amour est la loi de toute la nature,
S’il brûle dans ton cœur comme un feu dévorant,
Ce n’est que pour aimer que naît la créature.
« Aime donc, aime donc, c’est là le mot secret !
Le flot succède au flot ; le nid de l’hirondelle
Voit à chaque printemps s’ouvrir dans le duvet
D’autres œufs, frêle espoir d’une mère nouvelle ;
« Une rose se fane, un bouton va s’ouvrir ;
Le vent perd ses parfums, puis se meurt dans l’espace ;
Un chant toujours succède au chant qui doit finir ;
Tout suit la grande loi : paraît, — aime, — et s’efface. »
1859.