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De son cœur, la grande coupable
Découvrait un nouveau péché ;
Et, gémissante, à frère Diable
Le pardon, vite, en demandait,
Puis, vite, un autre en confessait.

— Pardon ! criait notre amoureuse,
Pardon ! je suis voluptueuse,
Je suis gourmande, paresseuse !
Pardon pour mes mille défauts !
Avarice, envie et colère,
Pour tous les péchés capitaux,
Pardon, pardon, pardon, mon père !

— Peste ! dit enfin le démon,
Jeanne, vous êtes trop coupable.
Je n’ai plus d’absolution.
Vous irez bel et bien au diable,
Car tout un cloître ne saurait
Absoudre en vous chaque méfait.
Or çà, décampez-moi, ma bonne !
Je viens, je crois, Dieu me pardonne !
De me perdre comme un soudart ;
Et je commence pour ma part
À soupçonner qu’un ermitage
Est un terrible et mauvais lieu,
Moins sûr que l’enfer et son feu,
Pour un diable pieux et sage.