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C’est une suite de vallées,
Où les rivières, dans leurs jeux,
Errent d’un pas capricieux,
Blanches sous les vertes feuillées ;
Où les vieux oliviers songeurs
Courbent leurs têtes grisonnantes ;
Où les vignes, folles amantes,
Grimpent gaîment sur les hauteurs.
Ce que je veux, pour mon royaume,
C’est à ma porte un frais sentier,
Berceau formé d’un églantier
Et long comme trois brins de chaume ;
Un tapis de mousse odorant,
Semé de thym et de lavande,
Seigneurie à peine aussi grande
Que le jardinet d’un enfant.
Ce que je veux, dans ma retraite,
Créant un peuple à mon désert,
C’est voir, sous le feuillage vert,
Flotter mes rêves de poète.