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Toi qui, d’un simple geste, animes et fécondes
Nos ténébreux néants, nos poussières immondes,
Qui tiras du limon de saints adorateurs !

Toi, le sublime Artiste, amant de l’harmonie,
Créant des univers qui les créa parfaits,
Qui depuis la forêt à la gerbe fleurie,
Depuis le noir torrent à la goutte de pluie,
Dans un ordre divin répandis tes bienfaits !

Toi, le Seigneur d’amour, de vie et d’espérance,
Qui ne dus pas jeter, en un jour de malheur,
Sur des êtres mortels l’immortelle souffrance,
Et lancer loin de toi, dans la carrière immense,
Le monde, sans prêter l’oreille à sa douleur !

Maître, toi qui voulus que cette créature,
Dont le front a gardé l’empreinte de ta main,
Sous ton souffle marchant dans ta sainte nature,
Rencontrât sous ses pas des tapis de verdure,
Pour reposer ses pieds des ronces du chemin !

À l’homme triste et seul, toi qui donnas la femme,
Qui secouas sur eux ton céleste flambeau,