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poutre, les parallèles. Et les « études » du rez-de-chaussée, tristes, humides, manquant d’air. Et les classes du premier étage, plus claires, plus gaies, avec leurs fenêtres donnant sur les ombrages des jardins voisins. C’est dans ce bon collège communal, où les études classiques n’étaient pas bien fortes, mais où du moins une paternelle discipline laissait à chaque élève ses qualités et ses vices, ne faussant pas les personnalités naissantes, que Zola passa de l’enfance à l’adolescence. Tel je l’ai vu depuis dans sa vie d’homme de lettres, tel il était déjà sur les bancs, J’en ai souvent causé avec lui, avec sa mère, avec ses anciens camarades : il n’était ni un paresseux, ni un de ces foudres de travail qui s’abêtissent sur les livres. C’était un garçon intelligent et pratique, qui, sortant de classe avec un devoir à faire, des leçons à apprendre, se disait : « Tout cela est médiocrement agréable, mais il faut que cela soit fait. Débarrassons-nous-en donc tout de suite, nous nous amuserons après. » Et, à peine à l’étude ou rentre chez lui, il s’installait à son pupitre, ne perdait pas une minute, entamait courageusement sa besogne, mais en la simplifiant le plus possible ; et il ne s’arrêtait que lorsqu’il était au bout de sa tâche, Alors seulement, il se sentait libre, et profitait largement de sa liberté. Pas d’excès de zèle en un mot, rien que l’indispensable et le nécessaire. Aujourd’hui encore, l’auteur des Rougon-Macquart est resté le même travailleur consciencieux, mais