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Les sublimes effets de ton soleil ardent,
Si le fils adopté se trouvait ton enfant.

Autour d’Aix, la romaine, il n’est pas de ravines,
Pas de rochers perdus au penchant des collines,
Dans la vallée en fleur pas de lointains sentiers,
Où l’on ne puisse voir l’empreinte de mes pieds.
Dans tes champs tour à tour blonde tête mutine,
Jouant sur ta verdure en sa ronde enfantine,
Écolier échappé de la docte prison
Et jetant aux échos son rire et sa chanson,
Adolescent rêveur poursuivant sous tes saules
La nymphe dont il croit voir blanchir les épaules,
Jusqu’aux derniers taillis j’ai couru tes forêts,
Ô Provence, et foulé tes lieux les plus secrets.
Mes lèvres nommeraient chacune de tes pierres,
Chacun de tes buissons perdus dans tes clairières.
J’ai joué si longtemps sur tes coteaux fleuris,
Que brins d’herbe et graviers me sont de vieux amis.
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