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L’AÉRIENNE

(FRAGMENTS)


I


Un soir, je l’aperçus dans une ombreuse allée
Onduler comme un rêve à la forme voilée.
Son regard incertain qui, vague, par moment,
Sans paraître rien voir, caresse doucement,
Son pas harmonieux, sa démarche légère
Qui semble dans un vol se détacher de terre,
Sa taille qui se plie au vent comme une fleur,
Me la firent dans l’ombre, en poète rêveur,
Prendre pour une fée, une vierge sereine,
Et surnommer tout bas du nom d’Aérienne.
Sa longue et blanche robe à la brise d’été
Tremblait ; et de la lune un rayon argenté,
Se jouant, me parut la trace que son aile
En effleurant le sol épandait derrière elle.
Puis, il me sembla voir, sous la molle lueur,
Son front se couronner d’une sainte splendeur ;