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Avec quelle fureur il lui rend sa caresse !
Rosita m’avait dit qu’elle m’aimait pourtant. »

Et, là-bas, il voyait, dans un fougueux désordre,
Rose aux bras d’un amant s’enlacer et se tordre.

« Mais regarde-les donc, c’est une lâcheté !
Au souffle de la haine, à mon pâle visage,
De honte et de fureur, le sang n’est pas monté !
La douleur m’a courbé comme le vent d’orage,
Et, dans le tourbillon, s’est enfui mon jeune âge :
L’âme a repris son vol, le limon est resté. »

Et, là-bas, il voyait, dans un fougueux désordre,
Rose aux bras d’un amant s’enlacer et se tordre.

Il se tut, chancelant, frissonnant, éperdu.
Les pleurs ne coulaient plus sur son visage blême.
Il écoutait… Dis-moi ? qu’as-tu donc entendu
Que ton glaive en brillant dans l’ombre est apparu ?
Est-ce bien Rosita qui murmure : Je t’aime ?
Elle l’aime, dit-elle ! Ah ! frappe, Rodolpho :
La victime a le droit de se faire bourreau !

Rodolpho s’élançait.

Rodolpho s’élançait.— Ah ! ah ! laissez-moi rire,
Dit-il en ricanant et se mordant la chair,