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Je m’étais tant promis de le tenir secret !
Je ne sais vraiment pas comment cela s’est fait.
J’avais le cœur trop plein pour garder le silence.
Dis, ne m’en veux-tu pas ?
Dis, ne m’en veux-tu pas ?— Moi, t’en vouloir !… pourquoi ?
Dans chaque carrefour, que me fait qu’on publie
Que j’adore un amant aussi brave que toi.
Je t’aime !
Je t’aime !— Je ne sais, mais c’est une folie.
Je me repens déjà d’avoir fait cet aveu.
— Qu’importe ! répéta Rosita caressante,
Doutes-tu de mon cœur ?
Doutes-tu de mon cœur ?— En douter ! mais, sang-Dieu !
Je douterais plutôt de ma mère. Méchante,
Tu m’aimes, je le sais, tu m’aimeras toujours.
Le mystère pourtant va si bien aux amours.
Ce n’est qu’avec le cœur que l’on nomme une amante.
— Quel est ton confident, dis-moi ?
— Quel est ton confident, dis-moi ?— Marco, tu sais ?
Ce grand brun, longs cheveux.
Ce grand brun, longs cheveux.— Ah ! oui, je le connais.
— Un excellent garçon. Si je suis là, ma mie,
C’est grâce à lui : deux fois, il m’a sauvé la vie.
J’ai juré que pour lui je ferais tout.
J’ai juré que pour lui je ferais tout.— J’entends.
C’est votre bon ami, votre bon camarade.
Les fillettes, voilà vos plus doux passe-temps.
À vous les cabarets, les coups, la mascarade.