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La veilleuse d’albâtre, en pétillant, jeta
La dernière lueur.
La dernière lueur.— Regarde, ma chérie,
Dit Rodolphe.
Dit Rodolphe.Et, soudain, la lourde draperie
S’ouvrit, montrant la couche.
S’ouvrit, montrant la couche.Au matin d’une nuit
D’ardente volupté, qu’une maîtresse est belle !
Sa bouche, de baisers toute chaude, sourit ;
Son œil, demi voilé, de bonheur étincelle ;
Un désir gonfle encor sa gorge de frisson,
Et l’odeur de l’amour sort de sa chevelure.
Une cavale, jeune et fougueuse d’allure,
Après un long combat, à la voix du clairon,
Généreuse, oubliant sa récente blessure,
Relève avec ardeur la tête et, se cabrant,
Hennit, frappe le sol et bondit en avant.
De même Rosita, délirante, éperdue,
Corps que l’on peut abattre et non pas apaiser,
Devant son Rodolpho se dressant demi nue,
Lui présente les bras pour un nouveau baiser.

Faible est la chair, dit-on. Bien souvent on s’oublie
Des heures, dans les bras d’une femme jolie.
Notre amant, à la fin, s’élança hors du lit ;
Et, tout en s’habillant :
Et, tout en s’habillant : — Ça, mignonne, j’ai dit
Notre amour à quelqu’un, un compagnon d’enfance.