Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/221

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’à couper des extraits dans leurs articles ; et ces échantillons de l’urbanité de la presse, datés et signés du nom des auteurs, composeraient un fort volume, intitulé « Leurs Injures, » le tout précédé d’une préface calme. Aurait-il de quoi composer un autre volume, avec les jugements de bonne foi, avec les pages justes, écrites sur lui ? J’en doute et je m’imagine, en tout cas, que cet autre volume serait bien mince. C’est à se demander si nous possédons, à l’heure qu’il est, une critique sérieuse.

Quel a donc été, jusqu’à présent, l’accueil fait à Zola par la critique contemporaine ? Nous avons plusieurs couches de critiques. On peut classer en quelques groupes principaux, ceux qui sont censés examiner avec désintéressement les œuvres et porter sur elles des jugements motivés. Passons en revue ces différents groupes, en signalant la façon dont s’est comporté chacun d’eux devant Zola.

Au sommet, se trouve la critique dite scientifique, élite peu nombreuse, comptant une ou deux personnalités hors ligne. Mais, le plus remarquable représentant de cette critique semble s’être désintéressé de notre temps, pour se consacrer exclusivement à l’étude du passé. A l’égard de la littérature contemporaine ; de Zola en particulier et de ses théories naturalistes, il ne se prononce pas, garde un silence prudent. Est-ce de l’indifférence ? N’est-ce que l’attente et la réserve momentanée d’une sage circonspection ? Je l’ignore. Je me contente de constater