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pas étonnant qu’un déséquilibreront se produise. Toutes les autres fonctions se font encore, par habitudes, mais à la diable. Examinons par exemple « le chapitre des femmes. » à l’égard des femmes, se comportera ce grand travailleur ? Les aimera-t-il ? Perdra-t-il des heures et des journées à leur dire des galanteries, même à les faire, seulement causer, en se mettant à leur portée ? Se complaira-t-il au milieu des jupes ? Évidemment non ! Pas plus que ne l’était Gustave Flaubert, Zola n’est un féminin. Il est à coup sûr un chaste. Je lui ai toujours connu des amis, jamais de maîtresse. C’est un parfait mari, d’une conduite exemplaire.

— Grand dieu ! lui ai-je entendu dire en riant, une autre femme que la mienne !… C’est ça qui me ferait perdre du temps !

Discute-t-on devant lui le plus ou le moins de beauté d’une femme, il se montre d’un goût difficile et porte des jugements sévères. A l’égard de l’intelligence féminine, sa sévérité tourne au mépris. D’ailleurs, il ne faudrait pas se laisser prendre à cette attitude. Lorsqu’il s’agit des femmes les plus grandes contradictions sont admissibles. Et tel paraît ne pas en faire cas, qui ne fait que les aimer secrètement et les craindre.

De même qu’il n’est pas « un féminin, » Zola n’est pas un mondain. Un fond de timidité naturelle l’empêchera de briller dans un salon. Non qu’il ait plus de difficulté à parler qu’un autre ; mais, devant