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de la Chambre et aux correspondances dans des feuilles de province, bâclant au jour le jour des feuilletons commandés sur mesure, prêt, en un mot, à faire tout ce qui concernait le métier — voir chapitre V. — Dès ce moment, il vit de sa plume et se trouverait à l’abri, s’il n’avait pas à se débattre contre un passé endetté. Le pis est qu’il est pris dans un engrenage, exposé à des promiscuités dangereuses pour les faibles. Mais lui saura se dégager. II apporte, à travers ces besognes, la préoccupation de ses idées personnelles, qui, à l’occasion du Salon de 1866, font déjà un scandale, indice de vitalité, présage des tempêtes futures. Plus tard, lorsque sa vie matérielle est assurée, il continue à se battre pour le triomphe de ses idées, exerce la même volonté et la même puissance de travail dans les champs du roman— chapitre VI, — du théâtre — chapitre VII, — et de la critique — chapitre VIII. — Telle est son histoire entière. Grâce à son énergie, la lutte pour le pain est depuis longtemps terminée. Mais, aujourd’hui encore, la lutte continue, pour l’idée désormais. Et, même, une modification importante s’est produite. Le critique ayant dit son mot, va se taire, afin de laisser uniquement la parole au créateur, c’est-à-dire au romancier et à l’auteur dramatique.

Maintenant que j’ai présenté Émile Zola, et dans son portrait, et dans les phases principales de sa vie, j’arrive à l’examen de ses façons d’être intellectuelles et morales.