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heures, la sieste. A trois, arrivée du facteur. Montés par le domestique, les lettres et les journaux réveillent monsieur. Voici la nomenclature des journaux que reçoit Zola : le Figaro, l’Événement, le Gaulois, le Voltaire et le Gil Blas, auxquels il est abonné. Je passe sous silence d’autres feuilles qu’on lui envoie gracieusement. On voit qu’il a un goût particulier pour la presse dite « à informations. » Des faits et non des phrases ! des documents ! voilà ce dont sa tournure d’esprit le rend avide. Quant à la correspondance, c’est un envahissement, depuis quelques années. Il se voit fréquemment obligé de ne pas répondre, vaincu par l’entassement.

Le courrier dépouillé, il est quatre heures. Si le temps est beau, et quand il n’y a pas d’épreuves pressantes à corriger, on prend Nana, une barque peinte en vert, et l’on se rend dans l’île en face, ou Zola a fait construire un chalet. Là, on lit, on cause, on se promène, on s’étend sur l’herbe à l’ombre des grands arbres, « on fait son Robinson, » et l’on ne revient sur la terre ferme que pour dîner, parfois après une longue promenade en canot.

Le dîner a lieu à sept heures et demie. La nappe enlevée, après une causerie accompagnée d’une tasse de thé, quelquefois après une partie de billard, ce parfait bourgeois monte se coucher, vers dix heures. Toutes les lampes s’éteignent, sauf la sienne. Jusqu’à une heure avancée de la nuit, il lit. De temps à autre, pendant cette lecture, au milieu de la large