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pleurésie se déclara dans la nuit, et, avec une violence telle que, le lendemain, force fut de faire venir madame Zola. Son mari n’était déjà plus transportable, et, au bout d’une douloureuse semaine, il lui expira dans les bras. Si vous voulez vous faire une idée de cette fin affreuse, dans une chambre d’hôtel, les malles pas même défaites, au milieu de figures indifférentes, parmi le va-et-vient des voyageurs, relisez, dans une Page d’amour : le récit que fait madame Grandjean de la mort de son mari, hôtel du Var, rue Richelieu, dans une ville où elle ne connaissait personne. Le romancier a reproduit là quelques-uns des détails navrants du récit trop réel, que bien des fois, depuis, il a entendu raconter par sa mère.

Le corps de François Zola fut ramené à Aix et enterré dans le cimetière de la ville. Si vous allez à Aix, arrivé à la porte principale du cimetière, marchez droit devant vous, jusqu’à ce que vous soyez devant le mur du fond. Là, vous trouverez une tombe : une simple pierre, qu’entoure, à hauteur d’appui, une chaîne en fer reliant six bornes de granit, et qui porte cette seule inscription :

François Zola
1796-1847

Celui qui est là, depuis trente-quatre ans, laissait un fils en bas âge, une veuve jeune, inexpérimentée