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jeunesse insouciante et de misère où il battait le pavé de Paris avec son grand ami Paul Cézanne, il éprouvait le plus beau mépris d’artiste pour la politique, qu’il ignorait d’ailleurs. Toutes ses ambitions se tournaient déjà vers la littérature ; il ne comprenait même pas que des jeunes gens de son âge pussent rêver un siège à la Chambre. Puis, les années venant, il cessa d’ignorer la politique : il vit de près les événements, assista à des débats parlementaires, suivit, la carrière publique de certains de ses contemporains. Eh bien ! son mépris pour la politique n’a fait que grandir. Certes, il est républicain, il est convaincu que le seul gouvernement logique, la forme définitive, doit être la République ; mais il n’a jamais voulu, pour sa part, entrer dans l’application : besogne trouble, où il ne distingue que confusion, petitesses, vilenies. Il est donc resté ce que j’appellerai un républicain théorique, croyant à des lois, ne croyant guère aux hommes qui prétendent les déterminer. Cela explique suffisamment comme quoi, tout en ayant longtemps collaboré à des journaux républicains, il les juge « des boutiques, » ainsi que les journaux réactionnaires d’ailleurs. En somme, il ne s’inquiète nullement des opinions de la feuille de papier où il écrit, sachant que, nulle part, on ne le forcera à dire ce qu’il ne veut pas dire.

Mais nous en étions à la Tribune, dont tous les rédacteurs se trouvèrent, après le Quatre-Septembre,