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Pendant que le jeune Émile tétait sa nourrice et faisait ses premières dents, son père, plus actif que jamais, se démenait à Paris avec un redoublement de courage, espérant que ce fils profiterait un jour du fruit de ses efforts. Voulant avoir tous les atouts dans son jeu maintenant, il saisit avec empressement une occasion qui se présenta, de faire la connaissance de M. Thiers. La protection de ce dernier lui fut tout de suite acquise et lui devint très utile par la suite.

On travaillait alors aux fortifications de l’enceinte de Paris. L’ingénieur invente une machine pour le transport des terres. Grâce à M. Thiers, il expérimente son invention à la porte de Clignancourt, la perfectionne, la fait accepter. Et sa machine fonctionna à Montrouge, en 1842. L’année suivante, à la suite de ce premier succès, sûr désormais d’être soutenu à Paris, il revint à son idée favorite, le canal, et partit pour Aix. Il s’y fixa avec sa femme et son fils.

Émile avait alors trois ans. Ses parents, à Aix, se logèrent d’abord cours Sainte-Anne ; puis, peu après, impasse Sylvacanne, dans une maison précédemment habitée par la famille de M. Thiers. Au bout de deux ans et demi de séjour à Aix, François Zola, n’étant pas encore arrivé à surmonter l’opposition de certains propriétaires riverains, revint à Paris solliciter « une ordonnance royale d’utilité publique. » Bien décidé cette fois à ne remettre les