cochère qui n’était pas encore fermée. Le cinquième, un peu en retrait sur le quatrième, avec terrasse terminée par une rampe en fer. Et j’ai regardé les cinq fenêtres du quatrième, celles immédiatement sous la terrasse. Il y avait justement de la lumière à la dernière des cinq, du côté de la rue du Sentier : c’est la fenêtre de la chambre où est né Émile Zola.
En 1840, quand François Zola arriva de Provence avec sa jeune femme sur le point d’accoucher, au lieu de se loger dans une maison meublée comme à ses autres voyages, prévoyant cette fois un long séjour nécessité par les obstacles à vaincre pour la construction de son canal, il acheta des meubles et loua ce quatrième douze cents francs. La maison, toute neuve, venait d’être achevée. Les fenêtres de la salle à manger seules donnaient sur la rue de derrière, cette rue du Croissant, déjà bruyante et enfiévrée, répandant chaque jour des millions de journaux aux quatre coins de Paris, de la France, du monde entier. Quand l’installation fut terminée, la layette prête, madame Aubert, la mère de madame François Zola, arriva de Dourdan, et le petit être qu’on attendait n’eut plus qu’à venir. — « Pourvu que ce soit un garçon ! » Tel était le vœu ardent du père et des deux femmes. Le vœu fut exaucé. Le 2 avril 1840, vers onze heures du soir, sur un lit de sangle placé tout contre la fenêtre que j’ai indiquée, naissait le futur auteur des Rougon-Macquart.