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quand il en sera là, d’aller visiter le champ de bataille, et de se faire expliquer sur les lieux, par quelque officier d’état-major, les principales opérations de la campagne. Il étudiera la vie militaire, telle qu’elle est, au risque de passer pour un mauvais patriote.

Ensuite, je citerai une grande étude sur les paysans. Depuis qu’il est propriétaire à Médan, il vit au milieu d’eux et les observe. Attaché à la terre, sa grande maîtresse, ne se livrant pas, sournois et méfiant, ne disant jamais ce qu’il pense, quelquefois ne pensant même rien, le paysan est bien difficile à connaître. Je ne crois pas que le romancier se mette à cette œuvre avant d’avoir accumulé patiemment beaucoup d’observations. Parmi les choses qu’il a déjà vues et notées, se trouve cette scène fantastique : des cultivateurs, hommes, femmes et enfants, réveillés au milieu de la nuit par une tempête de grêle, et courant après l’averse, sous un ciel noir comme de l’encre, avec des lanternes, pour constater l’état de leurs récoltes.

Une œuvre dont les documents lui donneront moins de peine à réunir, c’est le roman qu’il compte faire sur l’art. Ici, il n’aura qu’à se souvenir de ce qu’il a vu dans notre milieu et éprouvé lui-même. Son personnage principal est tout prêt : c’est ce peintre, épris de beau moderne, qu’on entrevoit dans le Ventre de Paris ; c’est ce Claude Lantier dont il dit, dans l’arbre généalogique des Rougon-Macquart : «