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reste à Zola, de vie non seulement, mais aussi de force et de courage. Que de fois, depuis quelque temps surtout, n’ai-je pas entendu ce grand travailleur soupirer mélancoliquement après la minute où il écrira le mot « fin » au bas de la dernière page du « roman scientifique, » celui qui doit contenir la synthèse de l’histoire naturelle et sociale de toute la famille ! « — Et après, que ferez-vous ? — Après ? mon ami, après ? je ferai peut-être autre chose, quelque chose de tout différent… De l’histoire par exemple : oui ! quelque chose comme une Histoire générale de la Littérature française… Ou des contes pour les petits enfants… Ou, peut-être, rien… Je serai si vieux ! je me reposerai. »

Des onze œuvres environ que doit encore écrire celui qui a déjà soif de repos, je ne saurais donner une liste exacte ni définitive. Je ne puis que faire appel à ma mémoire et dire un mot des quelques idées favorites sur lesquelles il revient toujours dans ses conversations : idées de roman qu’il traitera à coup sûr, j’ignore dans quel ordre, et il l’ignore lui-même.

L’auteur des Rougon-Macquart fera un second roman sur le peuple. L’Assommoir décrit les mœurs de l’ouvrier ; il reste à étudier sa vie sociale et politique. Les réunions publiques, ce qu’on entend par la question sociale, les aspirations et les utopies du prolétariat y seront analysées.

Un « roman militaire » racontera Sedan, la débâcle du second Empire. Le romancier se propose,