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à lui, après beaucoup de travail, de démarches, après un voyage inutile à Paris, il ne lui resta qu’un dossier énorme, des atlas superbes qui sont encore aujourd’hui en possession de son fils.

Il ne se découragea pas. Il chercha, mais ailleurs qu’à Marseille. À une trentaine de kilomètres, qui se parcouraient en ce temps-là en diligence, il y a Aix, l’ancienne capitale de la Provence, devenue une simple sous-préfecture : vingt-cinq mille âmes de population ; peu de commerce, à part les huiles et les amandes ; peu d’industrie, en dehors des fabriques de chapeaux ; mais un Archevêque, un premier Président de Cour d’appel, un Recteur d’Académie ; des Facultés de droit, de théologie et des lettres, etc. ; pas de Faculté des sciences par exemple, comme si la Science était chose trop moderne et trop vivante pour une ville du passé, toute à ses souvenirs, calme et silencieuse, aux vieux hôtels mélancoliques. Telle qu’elle était, cette sorte de Versailles provençale attirait alors beaucoup notre ingénieur. Il lui arrivait souvent, dès cette époque, 1836 et 1837, de venir y passer une journée. La veille, pour être certain de pouvoir partir, il allait retenir sa place à la diligence. Et, le matin, il montait dans le coupé, cours Belzunce. Très accidentée et très pittoresque, parsemée de courtes montées et de descentes rapides, la route était amusante à faire. À Septèmes, un arrêt de dix minutes pour changer de chevaux. Deux heures et demie après