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apparence, mais courant au fond de chaque page, une sorte d’âme latente du livre ; cette fois, c’est l’idée de l’émiettement continu d’une maison, en proie à d’invisibles termites, qui la minent sans cesse, jusqu’à l’effondrement final. En avançant davantage dans la série, ces intentions extra littéraires existent toujours, et d’une façon plus mathématique. Dans Une Page d’amour, cinq descriptions de Paris, sous des aspects divers, reviennent comme un refrain de chanson.

La Faute de l’abbé Mouret fut écrite en 1874, l’été, dans la petite maison que Zola habitait alors rue Saint-Georges, aux Batignolles. L’été était très chaud, et le romancier, qui, n’en ayant pas fini avec la gêne, avait reculé devant le surcroît de dépenses d’une villégiature, travaillait au milieu d’une solitude absolue, ne sortant pas, ne recevant point de visites. Je me souviens de deux ou trois lectures qu’il me fit du roman sur le chantier, à la tombée du jour, dans l’étouffement du petit jardin, entouré de grands murs, situé derrière la maison. Et ce livre fut un de ceux qui lui donnèrent le plus de mal. Il avait dû amasser une montagne de notes. Depuis de longs mois, sa table de travail n’était encombrée que de livres religieux. Toute la partie mystique de l’œuvre, le culte de Marie notamment, a été prise dans la lecture des jésuites espagnols. Beaucoup d’emprunts, presque textuels, ont été faits à l’Imitation de Jésus-Christ. Les documents sur les années de Grand Séminaire