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modernes, qu’un certain chapitre du livre de M. Maxime Du Camp : Paris, sa vie et ses organes. Mais M. Maxime Du Camp ne donnait que des documents incomplets. Rien sur la police intérieure, ni sur les inspecteurs, les forts de la Halle, les criées, etc. Rien ! Le romancier vit qu’il ne lui restait d’autre ressource que d’aller à la préfecture de police. Là, il fut reçu d’abord assez mal ; on le renvoyait de bureau en bureau. Enfin, il eut la chance de tomber sur un employé intelligent et serviable, un ancien ami de l’auteur du Paris ignoré, ayant jadis roulé un peu partout avec Delvau. Cet employé donna au romancier de précieuses explications verbales, et lui laissa prendre copie de tous les règlements de police en vigueur sur la matière.

Une des préoccupations constantes de l’auteur des Rougon-Macquart est celle-ci : « II faut varier les œuvres, les opposer fortement les unes aux autres. » A chaque nouveau livre, de peur de tomber dans l’uniformité, il cherche à faire l’opposé de ce qu’il a tenté dans le précédent. Donc, après le Ventre de Paris, qui n’est qu’une vaste nature morte, rien d’étonnant qu’il songeât à un roman d’analyse et de passion. Son éditeur, M. Charpentier, était le premier à lui demander amicalement « quelque chose de moins croustillant comme art. » II suivit ce conseil et écrivit la Conquête de Plassans. Là, il eut peu de notes à prendre. Presque tout le travail préparatoire se borna à la composition d’un plan, comme