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plus de peine encore, ce furent les renseignements sur les démolitions de M. Haussmann et sur les grands travaux du nouveau Paris. A cette occasion, il alla même voir M. Jules Ferry, avec qui un coreligionnaire politique de ce dernier, le mit en rapport. Mais l’auteur des « Comptes fantastiques d’Haussmann » ne put le renseigner en rien ; il ne savait que ce qu’il avait donné dans sa brochure. Après deux ou trois autres démarches infructueuses, Zola commençait à désespérer, lorsqu’il découvrit certains mémoires d’entrepreneurs de l’époque, qui lui fournirent les renseignements indispensables.

Bien que le Ventre de Paris soit une première étude sur le peuple, qu’il connaissait à fond, pour l’avoir longtemps coudoyé en ses années de misère, la recherche des documents fut également longue et pénible. C’était une vieille idée en lui, d’écrire quelque chose sur les Halles. Que de fois, en 1872, lorsque nous sortions du n° 5 de la rue Coq-Héron, des bureaux de la Cloche, où je faisais à ses côtés mes débuts de journaliste, que de fois, je m’en souviens, il m’entraîna dans les Halles ! — « Le beau livre à faire, avec ce gredin de monument ! me répétait-il. Et quel sujet vraiment moderne !… Je rêve une immense nature morte. » Nous flânions un moment de ci, de là, au milieu des pavillons presque déserts à cette heure de la journée. Une fois, en nous en allant, arrivés à un certain endroit de la rue Montmartre, il me dit tout à coup : « Retournez-