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Cependant je ne voudrais ni étoffes brodées d’or et de perles, ni larges caftans de visir, ni coursier à l’allure altière ; je ne voudrais ni sabres de Taban habitués au meurtre, ni longs tapis d’Ispahan qui s’affaissent mollement sous les pieds.

Allah ! je jure que, si j’avais le talisman de la mer, je ne voudrais être ni visir ni Palichah-sultan ; je ne voudrais ni trésors, ni kiosques, ni sérail ; je ne voudrais pas même caresser les houris du paradis aux fêtes du Baïram ;

Mais de mon cœur souffrant je ferais un filet invisible, et j’irais doucement, en tremblant, chercher le bonheur et prendre la fille de Topal, la charmante Biulbiuli, qui chante la nuit si doucement sur le rivage de Kandilli.




XXX

BIONDINETTA

LA PORTEUSE D’EAU DE VENISE


Un soir, sur la Piazzeta, le beau Mocénigo s’arrêta, joyeux, sur ma route, pour me dire : « Biondinette,