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revoir tes montagnes retentissantes dont le front se perd au sein des nuages.

Et tes forêts aux riches feuillages, où l’on entend couler et murmurer tendrement de frais ruisseaux qui raniment le cœur, et des doïnas mélodieuses qui parlent d’amour ; et ton beau ciel qui sourit si doucement à l’âme des Roumains, et tout ce qui m’aime et tout ce que j’aime en ce monde.

Voici l’heure du départ, voici l’heure pleine d’amertume ! joie et bonheur, je laisse tout sur ta frontière, ô Moldavie bien-aimée ! et mon cœur te dit avec amour : « Adieu ! mon doux pays, sois heureux ; puissé-je, à mon retour, te retrouver plus heureux encore ! »




XXVII

RETOUR AU PAYS


Aux bords des précipices, glissant légèrement, je dépassais le vol de noirs corbeaux de l’hiver.

Mon petit traîneau, ainsi que mon bijou de cheval, imprimaient des taches blanches sur la blanche neige.

Nous allions sur la terre aussi rapidement que ma