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patrie ! toi qui viens de sanctifier le droit et la justice ! Ton bras, en brisant le joug cruel de l’esclavage des Tzigains, vient de jeter les bases de ton propre avenir de liberté.




XXVI

ADIEUX À LA MOLDAVIE


Douce contrée, pays charmant, ô bien-aimée Moldavie ! celui qui part et s’éloigne de toi éprouve un regret amer ; car, au sein des beaux rêves où elle se berce comme dans un paradis, la vie est belle sous ton ciel d’azur, belle comme un beau jour de mai.

Hélas ! je te quitte, ô ma patrie adorée ! je m’éloigne de ton ciel radieux, mais je sens mon cœur se briser ; je soupire amèrement et amèrement je pleure. Au moment de me séparer de toi, j’éprouve de cruels regrets, et je vois mes plus chères illusions m’abandonner à ma douleur.

Qui peut savoir, qui peut me dire, si, poussé par ma destinée, je reviendrai jamais pour embrasser avec bonheur la terre de tes rivages ; si jamais je pourrai