« À nous les forêts et les vallées, à nous qui sommes jeunes et vaillants ; allons fermer la route aux neferi, allons jeter la terreur dans l’âme des Ciokoï. »
XXIV
LE PETIT OISEAU
Petit oiseau blanc, pourquoi restes-tu solitaire auprès de ton lit ? Le ciel n’est-il pas pur ? l’eau de la source ne coule-t-elle pas limpide ?
Pourquoi pleurer amèrement ? Vois comme tes frères s’égaient, comme ils voltigent et chantent joyeusement à l’ombre des bois !
Quelle douleur, dis-moi, quel regret tourmente ton pauvre cœur, pour que tu restes ainsi solitaire et que tu ne puisses plus chanter, cher petit oiseau ?
— L’eau est limpide, ô mon frère, la feuille frémit doucement dans le bois fleuri ; mais, hélas ! mon nid s’écroule, car depuis longtemps il est rongé par un serpent terrible.
— Frère, un immense vautour monte à l’horizon ; il fixe ses yeux, il allonge sa serre vers mon petit nid.