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matelot que le capitaine de navire pose en sentinelle un jour de tempête. Les flots en furie battent les flancs du vaisseau. La sentinelle reste impassible et vigilante. Mais une lame bondit tout-à-coup et couvre tout le pont de sa vague impétueuse. Le matelot s’attache aux cordages ; il se cramponne avec énergie au poste qui lui a été confié, et, la lame passée, on le retrouve debout. Qui lui reprochera de n’avoir pas arrêté la lame envahissante ? Qui lui reprochera ses habits trempés par l’eau de la mer ?…

Mes sympathies pour les populations roumaines ne datent pas d’hier. Enfant, j’étudiais l’histoire du Bas-Empire dans le livre de Lebeau, lorsque leur nom me frappa pour la première fois. Je lisais la vie d’Alexis Comnène, et, arrivé à l’année 1092, que signala la destruction des Patzinaces, peuplade belliqueuse établie sur les bords du Danube, je trouvai cette phrase : « Alexis, à l’armée duquel se joignit un grand corps de Comans et quelques milliers de Bulgares et de VALAQUES, livra, dans un endroit nommé Lébune, une dernière bataille aux Patzinaces, dans laquelle ils furent taillés en pièces. » Tant de noms bizarres et baroques se présentent dans cette période de l’histoire, qu’il n’est pas fort aisé de s’y reconnaître. Ce nom de Valaques, je le voyais pour la