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« Blanches et rondes, deux petites ailes s’élancent continuellement comme pour s’envoler au ciel, mais toi tu les retiens captives à la place où elles ont poussé… Devine, ma toute chérie, ou, sinon, je les embrasse. »

Elle ne devina pas tout de suite, la rose enfant, et elle fut doucement embrassée sur les seins.




XVIII

LA JOLIE FILLE DES MONTAGNES


Montagnarde, jeune et belle, que ne passes-tu le ruisseau pour que je puisse te presser tendrement sur mon cœur… Vrai Dieu ! je te ferais quitter pour toujours la maison de ton père et oublier tout, jusqu’au Seigneur Dieu lui-même.

N’es-tu point lasse de toujours filer devant ta porte ! jette ta quenouille dans les hautes herbes et saute légèrement par dessus le ruisseau, afin que nous allions cueillir ensemble, toi des fraises dans la prairie, et moi des fleurs sur ton beau sein.

Ici tout près, dans le bois couvert de feuilles vertes, il est une herbe abondante et fleurie qui lutine un petit