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— Ma petite sœur bien-aimée, la chanson du pays ajoute que le sylphe aime également à lutiner dans l’ombre épaisse les jeunes filles innocentes et blanches qui viennent cueillir des violettes dans le bois, et qui portent sur la gorge, ainsi que toi, de beaux colliers de perles.

« Ce charmant lutin leur brise les colliers dans son badinage caressant, et à la place de chaque perle il dépose un doux baiser. Ma sœur, ton collier est brisé ; ma sœur, où sont tes perles ? Dis, n’aurais-tu point rencontré le sylphe au sein du bois sombre ? »

Ainsi les deux jeunes et jolies filles se taquinaient en courant gaiement sur le même sentier, tandis qu’à la lisière du bois, deux jeunes gens aux cheveux noirs attachaient fièrement, l’un un bouquet de fleurs à son chapeau, l’autre un collier de perles à sa ceinture.




XVI

LE TATARE

CHANSON DU XVe SIÈCLE


Pauvre Tatare, retiens ton cheval ;
Pauvre Tatare, serre-lui la bride ;