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tionale, autant par ses propres productions que par la publication des vieilles poésies populaires qu’il a recueillies et arrangées avec tant de goût. Il est le premier qui, par son théâtre, ait frayé la route au drame populaire national. Eh bien, qu’il s’essaie aujourd’hui dans le poëme héroïque, dans le drame sérieux, dans la haute comédie. Le succès de ses premières tentatives nous est un sûr garant de celui qu’il obtiendrait dans la voie nouvelle où nous le convions, au nom de ses amis et de sa patrie. D’ailleurs le poëte n’a des droits à l’admiration et à la reconnaissance de la postérité qu’autant qu’il a mis au jour le système tout entier de ses croyances religieuses, politiques et philosophiques. M. Alexandri, certes, ne nous contredira pas sur ce point.

J’ai senti le besoin de parler de deux choses saintes : du passé de mon pays et de ses titres à la sympathie de l’Europe. En donnant ici une traduction interlinéaire des poésies de M. Alexandri, je suis, certes, loin de croire que j’ai rendu les beautés dont elles fourmillent. Mon intention n’était que d’offrir au public français le calque, pour ainsi dire, d’un des principaux monuments de notre littérature naissante. Tout homme de cœur, pour peu qu’il aime son pays et sa langue maternelle, me comprendra. Qu’il daigne seulement jeter un coup d’œil sur ces poésies, mon but sera atteint, et mon travail largement récompensé.