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— Rien. Les sloujitores s’étaient pris de querelle, mais tout est apaisé. »

À ces mots il prit la princesse par la main et la conduisit dans la salle.

À la vue d’un si horrible spectacle, la princesse poussa un cri terrible et s’évanouit.

« La femme est toujours femme, dit en souriant Lapuchneano ; au lieu de se réjouir, elle s’effraie. » Et, prenant la princesse dans ses bras, il la rapporta dans ses appartements, puis retourna dans la salle où l’attendaient le capitaine des lefedgis et l’intendant des prisons :

« Toi, dit-il en s’adressant au premier, fais jeter dehors les cadavres de ces chiens et range leurs têtes sur les murs du palais ; et toi, dit-il à l’intendant, tâche de mettre la main sur Spanciok et Stoïtsch.

Mais ceux-ci avaient déjà pris la fuite et étaient près du Dniester ; les hommes qu’on expédia à leur poursuite eurent beau se hâter, ils ne purent les atteindre ; ils n’arrivèrent qu’au moment où ils franchissaient la frontière.

« Dites à celui qui vous envoie, leur cria Spanciok, que nous nous reverrons avant de mourir. »


IV


« Si je me rétablis, je vais en tonsurer aussi plus d’un. »


Quatre années s’étaient déjà écoulées depuis la scène que nous venons de décrire, et Lapuchneano,