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Et les barbares tous en masse
Se livrent en proie à la mort.
Dix tombent morts, cent tombent morts,
D’autres centaines les remplacent.
Mille et mille ont trouvé la mort ;
Des milliers d’autres les remplacent.
Mais le héros, avec son épée,
Trace un sillon dans la mêlée
Et se rit des flèches sans nombre,
Car il est noble, il est Romain,
Il porte en lui sept existences.
L’hydre barbare en vain frémit de rage,
Courbe et recourbe ses anneaux,
Hurle, gémit, grince des dents
Et l’entoure de ses replis ;
Le fils de Rome, en son ardeur,
A saisi l’hydre dans ses mains,
L’étreint, l’étouffe, la brise
Et la dompte et la jette à terre.
Victoire ! victoire ! victoire !
Ils fuient, les Lombards, les Avares ;
Ils fuient, les Gépides, les Bulgares ;
Ils fuient, les Huns ; ils fuient, les Goths,
Ainsi que des flots qui débordent.
Ils s’en vont comme le vent,
Assourdissant la terre entière
De leurs gémissements amers
Et de leurs hurlements barbares.
Où sont les langues ennemies ?
Où sont les hordes implacables ?
Elles ont disparu soudain,
Ainsi qu’au matin de l’Automne
Fondent aux rayons du soleil
Les vapeurs grises, malfaisantes.
Au loin elles ont disparu :