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V

LE VOILE ET L’ANNEAU


(NAFRAMA SI INELUL)


Il fut jadis un fils de roi, un prince jeune et beau comme le sapin des forêts au sommet des montagnes ; il prit pour compagne une jeune fille du village voisin, une gentille Roumaine adorée de tous et pareille à la fleur des champs qui brille aux rayons du soleil.

Mais voici qu’il arriva un ordre royal au jeune prince, un ordre écrit qui lui enjoignait de retourner au camp ; triste et désolé il parla ainsi à sa compagne :

« Ma bien-aimée, mon âme ! prends cet anneau et mets-le à ton doigt ; quand tu apercevras de la rouille sur cette bague, sache que je serai mort.

— Oh ! mon ami, prends ce voile de soie aux franges