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quasi-idolâtre. Il voit à la fois en lui un hôte sacré et comme la divinité protectrice de son toit, il l’admet l’hiver près de la cendre de son foyer, et l’abreuve de lait, matin et soir.

Ajoutons, comme une preuve de cette hospitalité, dont l’usage lui a été transmis par ses ancêtres, que tout ce qui s’est abrité sous son toit, devient par là même inviolable, l’homme comme le serpent, la cigogne comme l’hirondelle.

Il a hérité de même de leurs superstitions, relativement à l’influence des jours, à celle des astres, aux bons et aux mauvais présages. Il croit que la destinée de chaque homme est liée par une chaîne mystérieuse et invisible à celle d’une étoile qui reflète et indique du sein du firmament les phases et les accidents de sa vie terrestre. Ainsi, lorsqu’un Roumain est menacé de quelque malheur, son étoile se voile, se intuneca, et elle tombe dans l’espace au moment où il expire. D’autres astres, couleur de feu, lorsqu’une grande catastrophe est sur le point de fondre sur un peuple, apparaissent dans le ciel comme un signe précurseur et fatal.

Il croit de même à cette fatalité du crime qui a inspiré les anciennes légendes d’Oreste et d’Œdipe. « Le crime, dit un vieux dicton populaire, cherche toujours le criminel. »

Suivant lui, les nations ont leurs destinées, comme